Ce chiffre, issu du baromètre de l’EBG mené avec Informatica et fifty-five, révèle une vision de la donnée largement considérée comme un levier de croissance déterminant pour les entreprises. On assiste ainsi à une démocratisation et une diversification de la fonction de Chief Data Officer (CDO).

L’EBG a interviewé, pour vous, Giancarlo Miluccio, Chief Data Officer chez L’Oréal France.

En quoi consiste le métier de Chief Data Officer chez L’Oréal

Ce poste diffère beaucoup selon les entreprises et ses missions peuvent être floues. Chez L’Oréal, en créant ce poste en 2018, nous voulions un nouveau département avec des compétences technologiques très pointues et une compréhension profonde du business, le tout en restant agile et flexible. C’est ainsi que l’on génère de la valeur pour notre organisation.

Pour être claire et actionnable, la roadmap doit être le fruit d’une collaboration tripartite entre les équipes data, business et IT : le CDO, lui, doit « parler les deux langues ».

C’est un vrai rôle moteur. D’un côté nous poussons le business à repenser certains processus en lui apportant flexibilité, rapidité et innovation, de l’autre nous amenons l’IT à se renouveler – alors même que leur défi quotidien est de garantir la pérennité de nos systèmes.

“Le rôle de CDO deviendra de plus en plus stratégique, car la data sera l’asset principal pour créer un véritable avantage compétitif.”

Giancarlo Miluccio, Chief Data Officer chez L’Oréal France

Comment construisez-vous votre road map ?

Nous construisons notre road map autour de deux axes :

  1. Business Intelligence
  2. Connaissance et Activation Consommateur

 En début d’année, nous rencontrons les directeurs métiers et leur comité de direction pour lister leurs besoins d’après ces axes. Les experts de la data et du métier échangent alors afin que l’équipe data liste des cas d’usage, que nous confrontons à divers critères pour déterminer leur priorité et leur intégration à la roadmap. C’est une étape clef pour cadrer les projets : anticiper et optimiser la data-collection, les outils nécessaires et veiller à avoir les compétences adaptées en interne, sinon à faire appel à des prestataires.

Cette feuille de route doit pouvoir conserver une certaine flexibilité afin de répondre aux besoins des équipes business avec réactivité et leur apporter des solutions rapidement.

Il ne faut toutefois pas devenir un service missionné au moindre problème. Cet équilibre subtil permet d’assurer un rôle clef au sein de nos organisations.

La roadmap du chief data officer

“Compétences, technologie et applications business : trois éléments nécessaires pour générer de la valeur avec la data.”

Giancarlo Miluccio, Chief Data Officer chez L’Oréal France

Selon vous, comment le rôle de Chief Data Officer va-t-il évoluer dans les années à venir ?

D’ici 10 ans, il est possible que les expertises data soient intégrées au sein des métiers qui capitaliseront sur des infrastructures communes. Le CDO serait alors le garant d’une vision data unique et partagée, des architectures, des outils nécessaires et des process.

Son rôle deviendra de plus en plus stratégique, car la data sera l’asset principal pour créer un véritable avantage compétitif. Il jouera également un rôle primordial d’accompagnement des équipes data dans la gestion de leur parcours, de leur formation en continu.