Pour connaître le potentiel de son toit, l’internaute saisit son adresse sur le site mypower.engie.fr, qui se présente sous forme de cartographie interactive et patiente quelques secondes, le temps d’analyser les données météorologiques et techniques (l’inclinaison du toit par exemple).
Il obtient alors une estimation personnalisée, en trois chiffres : production annuelle envisageable, nombre de m² disponibles sur la toiture pour installer des panneaux, et économies prévues par rapport à sa consommation actuelle.

Derrière la fluidité apparente du service, on trouve un partenariat avec Google, une expertise «maison» pour le calcul des économies et… beaucoup de travail d’UX design. Lotfi Bougarnou, Product Owner chez ENGIE, a piloté le développement du simulateur. «Nous voulions offrir une interface simple pour un sujet complexe. Deux clics suffisent ».

Automatisation

L’équipe d’ENGIE a été approchée par Google, qui recherchait un partenaire pour déployer sa solution Sunroof sur le territoire français, après les états-Unis et l’Allemagne. Google Sunroof combine Google Earth, Google Maps, des modèles 3D et l’apprentissage automatique pour estimer le potentiel de production solaire de chaque toit.

«Google a fourni sa technologie sur la cartographie et ENGIE a apporté son expertise d’énergéticien pour déterminer le bon profil de consommation électrique», résume Alexis Motte, chargé du marketing de l’offre MyPower. Le simulateur a été lancé au terme de huit semaines de travail.

«La vitesse et le mode projet ont été l’une des clefs de succès du projet. Jusqu’alors, le client qui demandait un devis devait consacrer plusieurs minutes à remplir un formulaire en cinq étapes, et nous lui demandions de répondre à des questions pas toujours évidentes, portant par exemple sur la surface de toiture disponible. Nous avons automatisé l’ensemble du parcours», précise Lotfi Bougarnou.

Sur d’autres tunnels de vente antérieurs, ENGIE perdait ainsi une partie importante des prospects en cours de route. Les économies annoncées à l’internaute correspondent à une estimation, calculée selon une hypothèse d’auto-consommation de 70% de l’énergie produite et 30% à la revente. «Nous sommes partis sur une hypothèse plutôt réservée, pour ne pas créer de déception», reprend Lotfi Bougarnou.

«Nous annonçons jusqu’à 750 € d’économies sur la facture d’électricité pour une installation de 3kWc ce qui représente environ 10 panneaux solaires. Le temps de retour sur investissement est de 10 à 13 ans selon le profil de consommation du client, sachant
que les panneaux ont une garantie de production de 25 ans.»

Les résultats sont positifs : +33% de trafic (nombre de visites sur la page) et un volume de leads qui a bondi de 37%. «Nous avons
bénéficié d’articles de presse et de passage en radio, plusieurs journalistes ont souligné la simplicité d’usage de notre simulateur.»
La première version était intégrée au site internet particuliers.engie.fr, mais depuis septembre 2019, le simulateur constitue le socle
du site mypower.engie.fr dédié aux solutions solaires en autoconsommation d’ENGIE.

«Nous pourrions imaginer pour la suite l’intégration d’un chatbot ou d’un service vocal avec Alexa, mais nous y allons étape par étape. Nous prenons soin de tester la pertinence de chaque outil à la fois auprès des particuliers et des commerciaux qui distribuent les panneaux solaires.»

ENGIE adresse des courriers aux foyers éligibles avec le montant personnalisé des économies accessibles grâce à l’installation de panneaux solaires. «Nous nous appuyons aussi, en termes de communication, sur des spots YouTube, Facebook et Instagram.»

La méconnaissance des économies possibles reste le premier frein. «La France compte 58 000 foyers en auto-consommation, c’est très faible. Le potentiel est estimé à 4 millions d’ici 2030. L’Allemagne est déjà à 1,5 million de foyers», conclut Alexis Motte.

D’autres BU d’ENGIE, en Belgique et aux Pays-Bas, s’intéressent actuellement au simulateur français et à cette idée de partir d’une cartographie, pour renforcer l’engagement.

Cet exemple est issu de l’ouvrage Digital Synergies 2020, remis à l’occasion de Digital Innovation 2019.

Dans ce livrable, nous présentons près de 30 projets innovants, découpés en deux chapitres : «Améliorer l’expérience client» et «L’écosystème augmenté». Ces initiatives concernent un maximum de secteurs d’activité et font appel à des technologies variées, du Machine Learning au canal vocal, en passant par le Lifi et les hologrammes.